Disclaimer : Les prises de positions de cet article n’engagent que son auteur et pas l’ensemble du mouvement des grèves du climat. Cette plateforme se veut être un échange et un moyen d’expression pour différentes mouvances à l’intérieur même de la GDC.
En pleine crise du coronavirus, les mouvements de la Grève du Climat et celui des Grands-Parents pour le Climat ont élaboré une motion populaire demandant une réponse commune à ces deux crises majeures, économiques et climatiques. Pour cela, nous demandons que 500 millions de francs, soit un peu moins de la moitié de la fortune cantonale, soit débloqué pour financer la transition écologique.
En effet, la crise sanitaire actuelle a mis au jour certains aspect de nos modes de vies pour le moins problématiques. La mondialisation nous a démontré ses limites et ses risques en temps de crises : difficultés d’approvisionnement dues à l’éloignement des centres de productions, aux blocages de marchandise aux frontières par certains états, à la délocalisation de la production de matériel médical essentiel tel les masques ou le matériel de teste, … Certains eurent aussi peur que notre production locale de nourriture soit affectée par un manque de mains-d’œuvre, risque qui semble se résorber grâce à la solidarité de certains citoyens. Plus généralement, cette crise a démontré l’impréparation des états face à une crise majeure et la nécessité de changer en profondeur notre modèle de société.
Aujourd’hui, tout le monde parle de déconfinement, du « monde post-coronavirus ». Il est évident que nous ne pouvons pas en sortir de la même manière qu’après la crise financière de 2008, en omettant le local, le climat qui se dérègle ou encore la justice sociale. Il n’est plus envisageable de sauver des entreprises dont le business repose sur la destruction de notre environnement. Sans prétendre résoudre tous nos problèmes, cette motion propose un financement et des fonds en faveur de secteurs-clés dans la lutte contre le dérèglement climatique afin de respecter les engagements des autorités fribourgeoises en matière de réduction des gaz à effet de serre. Ainsi, les 500 millions débloqués du trésor fribourgeois iront dans les programmes du canton tels que celui des bâtiments, afin de favoriser des rénovations thermiques et énergétiques du parc immobilier, dans le fond énergie, pour favoriser le développement des énergies vertes, dans sa stratégie de développement durable, dans celle pour la biodiversité et enfin dans le plan climat. Ces domaines sont bien développés dans le canton, et de nombreuses entreprises locales pourront profiter de cette relance ajustée aux deux crises.
Pour ainsi dire, cette motion ne demande rien de plus qu’un financement pour les programmes déjà existants et déjà votés. Il nous faut sortir de l’hypocrisie qui consiste à voter des lois sans financement et agir dès à présent pour la préservation de la vie animales, végétale et humaine menacé par des politiques et des entreprises irresponsables et climaticides.